J’ai testé le ski-roues: mon retour pour tout savoir !

Ski-roues, roller-ski ou ski à roulettes : ce sont les différentes appellations pour un même sport. En gros, c’est troquer vos skis contre des roues, et remplacer la neige par l’asphalte! Cela faisait longtemps que je voulais tester cet équipement pour voir si vraiment c’est similaire au ski de fond. C’est chose faite. Je te livre ici mes premières impressions à chaud.
Tu découvriras ainsi en quoi le ski-roues diffère du ski de fond et les points de vigilance à observer. Ensuite, je réponds à la question: est-ce que le mouvement du skating en skis roues est pratiquement identique à celui du ski de fond ? Enfin, je termine par les avantages du ski-roues. Tu comprendras les bonnes raisons pour l’intégrer au programme d’entrainement de ski de fond.

Marie-Line équipée de ski-roues ou rollerski Nordeex, vêtue d'une tenue sportive, casque, lunettes de soleil et bâtons; posant sur une route asphaltée longeant  un paysage arboré et verdoyant de printemps
Ma première sortie en ski-roues (Rollerski: Nordeex)

Ski-roues vs ski de fond: différences

S’arrêter net en roller-ski: tu oublies!

C’est la première différence et à mon avis la plus importante. Cela change tout: en ski-roues, tu ne peux pas t’arrêter net et piler, comme en ski de fond. Les roues t’emportent bien malgré toi et impossible de déraper sur le goudron !
Rassure-toi, pour t’arrêter ou plutôt ralentir et enfin s’arrêter, c’est possible avec plusieurs techniques qui ont été développées.

-> Le chasse-neige :

On va pas se mentir. C’est un pseudo-chasse neige car bien-sur, tu ne racles pas le goudron comme tu le fais dans la neige! Et t’es obligé de reproduire le mouvement en plusieurs fois, pour enfin ralentir puis t’arrêter. J’ai testé, cela fonctionne, mais cela demande un peu d’entrainement. Il faut modifier son réflexe habituel.

-> Le pas tournant:

Alors oui, cela se pratique en ski de fond pour les skieurs plutôt bien à l’aise sur leurs lattes. Sur la neige, je le faisais un petit peu mais pas tant que ça. Là, en ski-roues, voilà une très bonne raison pour m’y adonner. J’ai essayé, et le pas tournant, ça marche bien, car ça répond bien! donc oui, je valide

-> Poser un pied dans le bas côté:

Mettre un pied dans l’herbe, sur le bas-côté de la route: pas très conventionnel mais efficace ! J’ai essayé, mais euh, comment dire, oui, là tu t’arrêtes net, c’est super efficace mais aussi très déstabilisant. J’étais en mode escargot, alors ça va, je ne suis pas tombée. Je ne le ferai pas à vitesse élevée! En tout cas, il faut bien anticiper le mouvement avec le tronc pour ne pas perdre l’équilibre.

-> Le frein à installer derrière la chaussure

Comme j’ai la chance d’avoir un mari qui veille sur moi, il a installé son frein à l’arrière de ma chaussure (merci chéri!). Il est installé sur ma jambe droite et je l’actionne avec mon mollet. J’en parlerai plus en détail dans un prochain article. Cela fonctionne très bien, il y a juste un coup de pied à prendre, qui n’est pas forcément intuitif.
Pour moi, avoir un frein (non vendu en série avec mes équipements de ski-roues) est un accessoire indispensable du rollerski. Cela me rassure psychologiquement de savoir que je peux utiliser ce frein. J’ai quand même joué le jeu d’utiliser les techniques précédemment citées, afin de varier les sensations. Pour autant, le frein du ski à roulettes n’est pas un gadget inutile. Si tu songes à t’équiper, je t’invite fortement à l’inclure dans ton matériel.

Si tu veux en savoir plus sur comment freiner en ski-roues et quels types de frein sont disponibles sur le marché, je fais volontiers un article détaillé sur le sujet:
dis le moi en commentaire ou dans mon formulaire de contact

Ski à roulettes: Casque obligatoire, protections recommandées

Du coup, comme le risque de chute n’est pas nul, et surtout, si tu tombes, tu peux te faire très mal et t’érafler la peau ! Donc, pour assurer ta sécurité et te protéger, comme en rollers, le casque est obligatoire ! Alors qu’en ski de fond, on s’en passe.
J’ai pris tout simplement mon casque de vélo. C’est certain que c’est moins agréable que le bonnet en ski de fond. Il fait bien plus chaud qu’en hiver. J’ai tendance à vite transpirer sous le casque.

Quant aux protections (coudières, genouillères), pour l’instant j’en ai pas. Sauf à emprunter celles de mon chéri. J’ai choisi de ne pas en prendre pour essayer de conjurer ma peur et m’inciter à la prudence. Pour le moment, comme il s’agit de mes premières expériences en ski-roues, mon but est surtout d’apprivoiser les skis à roulettes, sans aller trop vite, ni de faire de longues distances.

Cela m’ennuie de devoir m’habiller comme un cosmonaute, en pleine chaleur de printemps. Tant pis, pour mieux supporter ce désagrément, je pense alors aux moments où je me caillais vraiment les meules en hiver au ski de fond! Ce n’est que passager car je songe plutôt à m’entrainer sérieusement en ski-roues à l’automne, afin de préparer la saison hivernale. Les températures seront alors plus fraiches, ce sera plus supportable.

Ski-roues : cela va vite, beaucoup plus vite !

Par rapport au ski de fond, ce qui change vraiment aussi en ski à roulettes, c’est que cela va vite, et oui ça roule ! En ski de fond, on a les problématiques de frottement du ski sur la neige. Pour peu qu’on se soit planté dans le fartage ou que la neige soit molle, on se retrouve vite à devoir pousser avec les bras et les jambes pour avancer sur le plat.
En ski-roues, pas de problème! Cela avance, sans même que tu aies besoin de pousser beaucoup. Bien sûr cela dépend aussi de la qualité du revêtement du goudron (enrobé lisse ou plutôt rugueux). Mais comparativement au ski de fond, la vitesse est bien plus élevée.
C’est d’ailleurs un problème pour moi. Même en ski de fond, j’ai une appréhension dans les descentes et je me ralentis dès que cela va trop vite à mon goût. Là, en ski-roues, je vais devoir surmonter cette peur et me familiariser avec cette vitesse.

A savoir: la vitesse dépend aussi du choix de tes roues:
lentes, intermédaires ou rapides.
Je prévois également d’écrire un article détaillé sur le sujet.
Si tu es pressé, dis-le moi en commentaire ou dans mon formulaire de contact.

Roller-ski: sensible aux grains de sable

En ski de fond, je suis habituée à ressentir la douceur de la neige, la sensation de glisse des lattes sur la neige. En ski-roues, je sens bien les vibrations des roues. Cela reste léger et cela dépend également du revêtement. Cela dit, je me demande ce que cela donnerait au bout d’une sortie d’une heure par exemple, est ce que je n’aurai pas l’impression d’avoir roulé avec un marteau -piqueur ?
Un truc aussi dont je ne me rendais pas compte: les roues des skis à roulettes ne pardonnent pas la moindre irrégularité du goudron. Une simple fissure, et hop, je la sens bien sous mes roues. Cela a tendance à ralentir les roues.
Pire, un gravillon, va carrément bloquer la roue. Cela agit comme un stop, un peu comme les branches de sapin sur les pistes de ski de fond. Sauf que là, les gravillons, je ne les vois même pas ou à peine (ils sont tellement petits et ne distinguent pas du goudron). Je ne te parle pas des petites branches qui jonchent parfois le sol. Lors de ma première sortie, j’ai dû longer une haie qui venait d’être taillée. Même si le chemin avait été nettoyé, pour autant les petits résidus me gênaient. C’est pareil pour les endroits où il y a des arbres, les petits bouts de branches qui tombent sur la route sont à éviter soigneusement.
J’ai lu également l’expérience d’un skieur à roulettes qui s’est fait mal car il s’est mangé une bouche d’égout. Les fissures du goudron sont aussi à éviter si on peut, car j’ai littéralement coincé mon bâton dedans !
Bref, cela oblige à être plus vigilant et à bien choisir les endroits où faire du ski-roues (je ferai un article là-dessus). D’un autre côté, j’ai compris aussi que être trop lent n’est pas un avantage. Si j’augmente ma vitesse, je passe plus facilement sur ces mini-obstacles sans être affectée ou ralentie. En effet, la force de la vitesse va l’emporter sur la résistance du franchissement d’obstacle.
Moralité: c’est une erreur de vouloir avancer lentement, c’est aussi casse-gueule. Voilà une raison de plus pour que j’apprivoise mes peurs et que j’apprenne à avancer plus vite.

Ski-roues VS ski de fond: points communs

Maintenant, je vais te présenter les points de similarite entre ski-roues et ski de fond. Parce que mon but initial en ski-roues, c’est quand même de faire du ski de fond d’été!

Ski à roulettes: mouvement bien identique au ski de fond

Quand j’ai chaussé mes ski-roues, et que j’ai fait mes premiers mouvements, j’ai été agréablement surprise! En effet, finalement, je retrouve bien toutes les sensations propres au ski de fond, en particulier de skating. J’ai des ski-roues dites « skating » pour reproduire le mouvement du skating sur route. Et effectivement, je n’ai pas été dépaysée. J’ai pu reproduire très facilement le mouvement de balancier qu’on fait habituellement en skating (bras, tronc et jambes) et ça répond bien ! Je n’aurai pas cru que la poussée latérale fonctionne.
En ski-roues, je peux donc effectuer tous les pas de patineur pratiqués par les skieurs de skating: pas de 2, pas de 1 etc. Et ça m’a paru très naturel, très similaire au ski de fond. Bon, le canard glissé, comme j’étais sur le plat, je n’ai pas essayé, mais à mon avis, vu que ça roule bien, ce ne sera pas nécessaire !
Au niveau des bras, aussi, je retrouve bien la gestuelle de la poussée des bâtons avec la coordination nécessaire avec le mouvement des jambes. Sauf que comme cela va plus vite que dans la neige, cela demande sans doute davantage de concentration pour coordonner les bras aussi vite que les jambes. Simplement, à même vitesse, sur le bitume, cela demande beaucoup moins de force dans les bras que sur la neige.
C’est pour cela que je pense qu’il est préférable de s’équiper de roues dites lentes, voire très lentes. C’est que le conseil que je te donnerai si tu es skieur moyen à avancé, sans être super rapide sur les pistes, ou si tu as vraiment une appréhension de la vitesse. Après, si tu es casse-cou et que tu adores filer aussi vite que le vent, no souci pour les roues intermédiaires (voire carrément rapides!).
Pour information, j’ai les roues intermédiaires de la marque Nordeex, ce sont celles que mon mari m’a refilé. Pour l’instant je vais les garder, le temps qu’elles s’usent, vu le prix que cela coûte.

Roller-ski: mêmes chaussures qu’en ski de fond

->Pas besoin d’opter pour une nouvelle paire de chaussures

L’autre point commun du ski à roulettes avec le ski de fond, c’est que tu n’es pas obligé d’acheter des chaussures spécifiques pour le ski-roues. Tu peux reprendre les chaussures que tu utilises déjà en ski de fond. Il faut juste que la fixation soit adaptée à la norme de ta chaussure.
En ce qui me concerne, j’en ai profité pour acheter une nouvelle paire de chaussures avec la norme NNN (en soldes de fin d ‘hiver, j’ai eu une super promo de moins 40%). Comme je prévois de changer prochainement ma paire de skis (après 15 ans de bons et loyaux services), j’ai souhaité m’équiper de nouvelles chaussures pouvant se fixer sur les fixations les plus utilisées actuellement.
C’est super pratique et cela limite le budget d’équipement. Cependant, il faut veiller à ne pas abimer ses chaussures, car marcher sur le bitume est beaucoup plus agressif que sur la neige. Il faudrait dans l’idéal utiliser des chaussons (sorte de couvre chaussures ou couvre bottes), mais bon, ça fait encore des sous en plus !
Cela permet aussi de tester le ski-roues avant de se lancer dans l’achat de chaussures spécial été. Oui, car le principal inconvénient de garder les chaussures d’hiver, c’est que tu as vite chaud aux pieds… vu qu’il ne fait pas -10°c mais plutôt + 20°C ! En tout cas moi, je crains un peu, car j’ai tendance à transpirer des pieds. C’est clair que je ne vais pas faire du ski-roues en juillet/aout et j’attendrai plutôt l’automne pour faire des séances fréquentes de ski à roulettes.

Sache néanmoins qu‘il existe des chaussures qui sont plus aérées, spécial ski-roues. Cela peut être intéressant si tu prévois d’en faire souvent et si tu tiens à ton confort.

-> quid des bâtons ?

Quant aux bâtons, et non, tu ne vas reprendre ceux que tu utilises l’hiver ! car déjà la longueur est différente, vu que les ski-roues sont un peu plus  » hautes » par rapport au sol, à comparer des skis d’hiver. De plus, les bâtons de ski-roues sont spécialement étudiés pout être utilisés sur bitume: ils ont un embout spécifique qui résiste aux chocs.

-> quid des gants?

Et les gants ? Tu te vois enfiler tes moufles quand il fait 40°C ???? Comme il faut des gants pour plus de confort, j’ai tout simplement repris les gants qu’on utilise en vélo. Ils sont plus aérés et légers, c’est largement suffisant pour protéger la paume des frottements avec les dragonnes des bâtons et absorber les vibrations.

Les avantages du ski-roues comparé au ski de fond

Skier toute l’année: se libérer de la contrainte de la quantité de neige

Le gros avantage du ski à roulettes, c’est que tu peux skier toute l’année! et surtout quand il n’y a pas assez de neige ! Il faut juste éviter les terrains mouillés et gelés. Et s’il fait froid et qu’il neige, bah, tu prends tes ski de fond !
Donc le ski-roues c’est parfait pour s’entrainer hors saisons, hors-neige. Les champions de biathlon l’ont bien compris. D’ailleurs, sur une année, ils passent plus de temps en ski-roues que sur les pistes de neige. C’est dire combien c’est essentiel de réaliser les entrainements en ski-roller pour préparer la saison hivernale.

Si tu as le projet de faire une course longue distance, comme la Transjurassienne (70 km), alors le ski à roulettes est ton allié. Il ne faut pas attendre les premières neiges qui arrivent au mieux début décembre sous nos latitudes pour commencer ton entrainement intensif. Sans compte qu’il y a de plus en plus de périodes sans neige au sein même de l’hiver.

Le ski-roues convient bien également à ceux qui habitent loin des stations de ski de fond. En plus, si tu habites en ville, tu vas pouvoir trouver des lieux privilégiés près de chez toi, pour t’entrainer en ski à roulettes. C’est aussi idéal si tu souhaites t’entrainer le soir après ton travail et que tu n’as pas assez de temps pour te rendre dans un station de ski de fond nocturne (ou s’il n’y en pas à coté de chez toi). Cela te permet de rajouter une séance dans le milieu de la semaine, en plus de tes sorties ski de fond du week-end.

Le ski-roues renforce l’entrainement du ski de fond: équilibre et proprioception

Enfin, si tu excelles en ski-roues à force de t’entrainer, à mon avis, tu vas être super bon en ski de fond. Après avoir essayé le ski-roller, j’en suis intiment convaincue. En effet, le ski-roues travaille ENCORE PLUS l’équilibre que le ski de fond ! parce que mine de rien, la poutre du ski-roues ne tient pas debout toute seule. Cela demande que tes jambes et surtout les chevilles, entrent en action.
Y compris à l’arrêt. Au ski de fond, quand tu es à l’arrêt, tes jambes se reposent. En ski-roller, à l’inverse, tes chevilles en particulier, continuent de bosser. C’est donc excellent pour travailler la proprioception qui est une qualité essentielle du skieur de fond.
Je peux te dire qu’après mes premières sorties de ski-roues, le soir, j’ai bien senti le travail musculaire au niveau de mes chevilles.

En conclusion, je suis ravie de m’être équipée en ski-roues. Mes premières sorties ont levé mes craintes sur l’utilité de ce sport. Certes, le ski-roller présente des différences par rapport au ski de fond, auxquelles il faut simplement s’habituer. C’est important d’avoir à l’esprit que le ski-roues N’EST PAS du ski de fond. Pour autant, cela permet de continuer à travailler la technique gestuelle propre au ski de fond. Ainsi le ski-roller est le SEUL sport où le sportif peut reproduire hors-neige, les différents pas de patineur en skating.
Le ski à roulettes est un très bon complément à introduire dans tes entrainements, si tu cherches à améliorer encore ton niveau en ski de fond.
Pour ma part, je vais inclure le ski-roues dans mon programme d’entrainement, notamment à l’automne, en avant saison.

Et toi, as-tu déjà essayé le ski-roues ? Quel est ton retour d’expérience ? N’hésite pas à venir commenter ici ! Si tu as encore des questions, j’y répondrai volontiers 🙂

N’oublie de me dire si tu as envie de que j’écrive un article sur le frein en ski-roues, les types de matériel à choisir ou encore, où aller faire du ski-roues?

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1 réflexion sur “J’ai testé le ski-roues: mon retour pour tout savoir !”

  1. Oh super ce moyen de continuer à vivre ta passion quasi toute l’année!! Diversification et complémentarité, I love it!!

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