C’est l’histoire de deux copains, Thomas et Lucas, qui décident de partir skier en skating un week-end.
Thomas pratique depuis plusieurs années. Il a appris avec un moniteur, il se débrouille très bien… et surtout, il glisse avec une facilité presque agaçante.
Lucas, lui, est très sportif. Cycliste chevronné. Mais en skating, il peine à tenir le rythme : il s’essouffle vite, il force, et il a l’impression de « pédaler dans la choucroute ». Et ce qui le frustre le plus, c’est l’équilibre de Thomas. Cette fluidité déconcertante qui lui donne l’impression d’être à la traîne.
Voyant son air consterné, Thomas lui lâche le “secret” :
— « Le truc, c’est d’avoir un excellent équilibre. »
— « Ok… mais comment on travaille ça en ski de fond ? »
— « Tout simplement en faisant correctement le transfert de poids d’un ski sur l’autre. »
— « Oui… d’accord. Mais en vrai, je fais comment ? »
Si vous vous reconnaissez en Lucas, lisez la suite.
Dans cet article, je vous montre concrètement comment améliorer votre équilibre en skating, en adoptant la position essentielle qui permet un transfert de poids efficace.
Résultat : vous maximisez votre glisse… et votre plaisir sur les pistes.
L’erreur la plus fréquente en skating : skier “entre ses skis”
La plupart des skieurs qui démarrent le skating (et que j’observe sur la piste) skient entre leurs skis.
Concrètement, ça veut dire : le poids du corps ne porte pas vraiment sur le ski qui glisse.
Or en skating, il ne s’agit pas d’aller tout droit. On pousse latéralement, en alternant :
à gauche, en équilibre sur le ski gauche,
puis à droite, en équilibre sur le ski droit.
Donc l’idée n’est pas de rester “au milieu”, mais bien de transférer le poids du corps sur le ski qui glisse.
Souvent, en plus, le skieur pose son ski sur la carre interne, pas à plat. Et au moment de changer de jambe d’appui, il “retombe” sur l’autre ski… parce qu’il rencontre une résistance. Résultat : c’est dur de s’équilibrer.
Et je vous rassure : cette mauvaise posture est normale au début. Ce n’est pas intuitif. On cherche naturellement à se stabiliser en évitant d’aller trop à l’extérieur.
La première étape, c’est déjà d’en prendre conscience. Un bon outil : se faire filmer, pour voir ce que vous faites vraiment.
Dans 90 % des cas, vous allez vous reconnaître là-dedans. Et si c’est votre cas, la clé est simple : la posture.
Pour progresser rapidement en skating, lis les 5 astuces ci dessous
Bloqué(e) à ce stade ? (lecture conseillée ici)
Si vous avez l’impression de forcer, de vous fatiguer vite ou de ne pas réussir à glisser, ce n’est généralement pas une question de forme physique.
Dans la majorité des cas, ce sont quelques erreurs techniques classiques qui empêchent le transfert de poids et cassent la glisse.
J’ai regroupé ces bases dans une formation vidéo gratuite : « Faites-vous plaisir en skating »
Elle vous permet notamment :
- d’éviter les 3 erreurs fréquentes du débutant,
- de poser des bases solides dès le départ,
- de gagner en équilibre et en fluidité,
- et surtout… de prendre du plaisir sans forcer.
La position clé pour un bon transfert de poids : l’alignement chevilles – genoux – nez
Le secret pour transférer votre poids sur le ski qui glisse, c’est d’aligner :
chevilles – genoux – nez au-dessus du ski.
Quand cet axe est bon, le poids du corps se place naturellement au-dessus du pied. Vous réduisez la résistance, vous gagnez en stabilité… et la glisse devient plus facile, plus longue, plus contrôlée.
Quand l’alignement n’est pas bon : ce que ça provoque (et pourquoi vous vous épuisez)
Quand vous ne tenez pas cette position, plusieurs soucis apparaissent.
1) Une résistance accrue
Poids mal réparti + axe “orteils/genoux/nez” désaligné = frottement supplémentaire.
La glisse devient plus difficile, vous devez fournir plus d’effort.
Vous comprenez pourquoi vous dépensez beaucoup plus d’énergie qu’un bon skieur “qui a tout compris”.
2) Une perte d’équilibre et de stabilité
Genoux ou buste en désalignement → centre de gravité instable → équilibre précaire, surtout sur terrain irrégulier.
Vous comprenez pourquoi vous avez l’impression d’être sur un fil.
3) Des tensions musculaires et parfois des douleurs
Une mauvaise position peut charger inutilement certaines zones : genoux, hanches, dos. À long terme, ça peut gâcher le plaisir… et augmenter le risque de blessure.
Vous comprenez pourquoi vos muscles se tétanisent, et pourquoi les longues distances deviennent compliquées.
Observer les bons skieurs : un détail que vous verrez (vraiment) partout
Regardez des skieurs très fluides, sur piste ou en vidéo YouTube (mettez la vitesse ralentie).
Vous verrez souvent la même chose :
- un ski bien à plat,
- une glisse longue sur un ski,
- et une posture stable, avec orteil – genou – nez au-dessus du pied.
Cette posture permet de glisser plus longtemps, donc de réduire la fatigue.
Si vous n'arrivez pas à poser votre ski à plat (comme moi!), lisez ci dessous
Illustration de la posture idéale
Pour illustrer la position :
- hanches, genoux, chevilles fléchis,
- et respect de l’alignement nez – épaules – genoux – orteils de face et de profil.
Comme le schéma le montre (imparfaitement pour le nez), l’objectif est une ligne cohérente entre l’orteil, le genou, l’épaule et le nez, alignés au-dessus du pied.
C’est ce qui rend le transfert de poids plus efficace

Le repère simple à retenir : ne pas voir ses fixations
Un repère très concret, très utile :
Quand vous êtes en phase de glisse, vous ne devez pas voir l’avant de votre chaussure.
J’ai pris des photos pour illustrer ce que vous devez voir (ou ne pas voir) depuis votre point de vue.

En faisant ces photos, pour mon cas personnel, je me suis rendu compte d’un truc amusant :
- côté gauche : aucun souci,
- côté droit : légère tendance à rentrer le genou vers l’intérieur.
C’est normal : on a tous un côté plus “fort” ou plus naturel, selon qu’on est droitier ou gaucher. D’où l’importance de travailler les deux côtés, en symétrie.
Évidemment, vous n’allez pas skier en regardant vos pieds… sinon, chute garantie 🙂
Sentir la posture à l’arrêt
À l’arrêt, prenez juste le temps de ressentir la position pour vous en imprégner. Ensuite, en mouvement, cherchez à vous en rapprocher le plus possible.
Au début, vous allez peut-être vous sentir déstabilisé : cette posture peut paraître inconfortable. Mais sortir de votre zone de confort, c’est souvent le signe que vous progressez.
Gardez aussi cette idée en tête : la propulsion et la glisse “sans effort” passent par un déséquilibre maîtrisé, suivi du contre-mouvement. En allant chercher vos limites (progressivement), vous apprivoisez votre équilibre.
A propos de déséquilibre, l'article associé ci dessous va vous intéresser:
Exercices simples (sans bâtons) pour travailler le transfert de poids
Voici quelques exercices très simples, mais très efficaces, à faire sans bâtons. Ce sont des exercices que je fais moi-même de temps en temps pour améliorer encore ma glisse.
1) À l’arrêt : transfert et équilibre
- Transférez le poids d’un ski sur l’autre.
- Essayez de rester le plus longtemps possible en équilibre sur un ski.
2) Sur une légère pente : dans le sens de la pente
- Refaites le même exercice.
- Posez le ski bien à plat doucement dans la pente.
3) Refaire avec le ski légèrement en V
- Même exercice, mais avec le ski un peu ouvert.
4) Puis avec le ski bien en V, comme en skating
- Reproduisez encore, en vous rapprochant du geste réel.
Objectif clé : dans tous les exercices, tenez la position de glisse 4 à 5 secondes minimum.
C'est long, l'air de rien !
Plus vous tenez longtemps, plus vous glisserez facilement, sans effort.
Travaillez les deux côtés, en symétrie. Vous aurez forcément un côté plus facile : c’est normal.
Si vous avez pris l’habitude de vous équilibrer sur les carres internes, il se peut que vous deviez exagérer un peu, en ayant l’impression d’être sur les carres externes, pour réussir à poser le ski à plat.
Un bon signe : si votre temps de glisse s’allonge, vous êtes sur la bonne voie.
Une vidéo (en anglais) très utile pour visualiser
Je vous mets aussi une vidéo de K2Nicol, un moniteur canadien. Même si c’est en anglais, l’observation suffit pour comprendre. Je trouve ses explications très pragmatiques : Pourquoi je ne glisse pas en skating ? (K2Nicol)
Pour éviter les erreurs dès maintenant
Si vous souhaitez éviter les 3 erreurs fréquentes du débutant en skating et partir sur de bonnes bases, j’ai conçu une formation vidéo gratuite :
« Faites-vous plaisir en skating »
Une approche simple, progressive, pour :
- comprendre les bases essentielles,
- gagner en équilibre et en confiance,
- et profiter pleinement de vos sorties.
Conclusion : maintenant, à vous de glisser
Lors de votre prochaine sortie, choisissez une seule chose à travailler : votre posture.
Concentrez-vous sur l’alignement : orteil – genou – épaules – nez au-dessus du pied.
C’est la base pour un transfert de poids efficace… et c’est ce qui ouvre la porte à une glisse plus facile, plus longue, plus agréable.
Et si ces conseils vous aident, dites-le-moi en commentaire : je suis curieuse de savoir ce que vous avez ressenti sur la neige.
Enfin, si vous voulez suivre mes prochaines publications, abonnez-vous à la chaîne YouTube de Passion Glisse Fond pour ne rien louper.
FAQ – Questions fréquentes sur le transfert de poids en skating
Pourquoi j’ai l’impression de forcer et de ne pas glisser ?
Souvent parce que vous skiez “entre vos skis” : le poids ne passe pas vraiment sur le ski qui glisse, et vous créez de la résistance.
Quelle est la position la plus importante à retenir ?
Aligner chevilles – genoux – nez au-dessus du ski porteur, pour que le poids du corps se place naturellement au-dessus du pied.
Pourquoi je perds l’équilibre quand j’essaie de me “mettre sur un ski” ?
Parce que ce n’est pas intuitif au début. Cette posture vous sort de votre zone de confort, mais c’est précisément ce qui permet de progresser.
Comment vérifier simplement si je suis bien placé ?
Le repère : en phase de glisse, vous ne devez pas voir l’avant de votre chaussure (à ressentir, surtout à l’arrêt, puis en mouvement).
Quels exercices faire pour progresser ?
Des transferts de poids sans bâtons, d’abord à l’arrêt, puis sur une légère pente, puis avec le ski en V, en cherchant à tenir l’équilibre 4 à 5 secondes.
Est-ce normal d’avoir un côté plus facile que l’autre ?
Oui. C’est courant. Justement, travaillez les deux côtés en symétrie.





Je suis venue par curiosité car je me suis toujours demandée quelle différence il y avait entre le ski alpin, le ski de fond et les raquettes – c’est sans doute évident pour des montagnards, mais en tant que Bretonne, je suis plus mer que montagne ;-).
L’article est très bien écrit et en tant que béotienne, j’ai tout compris. Donc très pédagogique !
Lors du passage sur les exercice d’entrainement, je me suis dit qu’il pourrait être intéressant d’avoir quelques exercices pratiques à connaitre pour commencer à préparer son corps avant de partir au ski quand on est francilien… Suggestion pour un prochain article ! 🙂
Et j’ai oublié, mais les photos sont très parlantes !
Merci pour ton retour Patricia . Si j’ai réussi à donner envie à un néophyte, c’est tant mieux ! Je pense que le ski de fond gagnerait à être connu. Le ski classique est très accessible pour quelqu’un qui n’aurait jamais skié et qui ne connaît pas vraiment la montagne. Quant à la préparation physique, le seul prérequis à mon avis serait une condition physique minimale, qui s’obtient tout simplement avec la marche rapide (éventuellement la marche nordique qu’on peut pratiquer partout) avec un peu de souplesse. Merci pour ta suggestion d’article, j’y penserai 🙂
On pense toujours que les sports que l’on voit sur les écrans sont faciles. 0 voir comme ça, on ne se doute pas de toutes les techniques qui sont derrière. Merci pour ton article détaillé.
Tout à fait, il faut pratiquer pour comprendre 🙂
C’est très complet et hyper précis ! Je pense que les débutants vont rapidement progresser s’ils suivent tes conseils ????
merci ! 🙂