Faire du ski de fond au printemps, est-ce possible? Et surtout est-ce une bonne idée? Il n’y a pas de réponse unique à cette question. En vrai, cela dépend de vos goûts et de votre profil. Personnellement, je préfère le ski de fond en hiver. Pourtant, cela ne m’empêche pas d’apprécier également le ski de fond au printemps. Je vais vous expliquer les bonnes raisons de faire du ski de fond fin mars et en avril.
Avant cela, pour vous imprégner du contexte à cette période, contemplez ci-dessous, les premiers bourgeons qui commencent à éclore, sur fond de neige. J’ai pris cette photo lors des premiers jours de printemps, sur une piste de ski de fond à 1600 m d’altitude. Elle illustre la magie du printemps rencontrant la passion du ski de fond. L’air est doux, le soleil commence même à brûler. Bien que nous soyons au printemps avec une neige fondante, je prends toujours autant de plaisir à faire du ski de fond.
Alors que les températures se réchauffent et que les paysages commencent à reverdir, est-il encore possible de glisser sur les pistes enneigées? Dans cet article, nous explorerons les avantages et les inconvénients de faire du ski de fond au printemps. Nous répondrons également à la question cruciale : est-ce réalisable? Vous y trouverez les réponses aux questions comme « Où faire du ski de fond en fin de saison ? Quelles sont les conditions printanières concernant la glisse ? »
Préparez-vous à découvrir les plaisirs et les défis du ski de fond printanier!
Mais… avant de vous demander si vous aimez le ski au printemps, question basique : y a t-il encore assez de neige ?
Y a-t-il encore de la neige pour faire du ski de fond au printemps ?
Oui, selon les endroits et les saisons
Alors je dirais oui, la neige persiste, mais cela dépend où ! Et des années ! D’après mon expérience, la quantité de neige qui reste au printemps dépend fortement de l’épaisseur qui a pu tomber pendant l’hiver mais surtout qui a pu être conservée.
C’est là où le travail des dameurs (les « techniciens de surface ») joue un grand rôle et apporte une grande valeur ajoutée. Ce sont eux qui façonnent les pistes de ski de fond. Ils savent passer la machine de telle manière à préserver la neige fraiche et à la faire durer le plus longtemps possible. Ils remettent également de la neige aux endroits les plus vulnérables et les plus abîmés, en la prélevant à coté des pistes à travers champs. Cela dit, s’il n’y a pas assez de neige, ils ne peuvent pas faire de miracles !
Notamment, avec le réchauffement climatique, j’ai constaté que les chutes de neige d’antan se transforment en pluies dévastatrices pour le manteau neigeux. Sans compter que la hausse généralisée des températures et le raccourcissement de la saison hivernale ont un effet délétère.
Ainsi, ces dernières années, il est de plus en plus de rare de pouvoir skier au printemps sur les pistes de ski de fond situées en dessous de 1500 mètres. Place alors à d’autres activités comme le VTT !
Je précise pour ceux qui ne le sauraient pas, que le ski de fond n’utilise pas la neige de culture (sauf à quelques endroits), contrairement au ski alpin. J’ai choisi de vous parler ici de centres nordiques avec enneigement naturel.
Cela arrive des grosses chutes de neige fraiche en avril ?
Oui cela arrive régulièrement selon les années et ce jusque tard dans la saison. Personnellement, je me souviens même d’avoir skié un 15 avril, il n’y a pas si longtemps, alors que Pâques était passé.
C’est extrêmement tard et exceptionnel pour le ski de fond, qui se termine plutôt vers début avril. En revanche, quand il y une chute de neige tardive, il faut être réactif et y aller tout de suite, dans les 24 à 48h, car cela fond très vite !
Un conseil : même si vous pensez que la saison est finie, ne rangez toutefois pas trop vite vos skis ! Peut être qu’une bonne surprise vous attend.
Où faire du ski de fond en fin de saison ?
Pistes de ski de fond ouvertes et accessibles en voiture
Heureusement il existe un certain nombre de centres nordiques situés au-delà de 1 500 mètres, voire plus. Il est donc encore possible de faire du ski de fond quand la fin de saison arrive, fin mars ou en avril selon les années.
Parmi celles-ci, en Valais (Suisse), je peux citer la station de la Fouly (1600 m de haut ) et d’Arolla (1600 à 2000 m). Ces centres bénéficient d’un enneigement naturel exceptionnel. En France, nous pouvons explorer entre autres, le domaine des Saisies, réputé pour son fort enneigement, Bessans, ou encore monter au-delà de 2000 m, skis aux pieds, sur le col de l’Izoard culminant à 2360 m ou le col d’Agnel à 2580 m d’altitude.
Pour plus de détail, je vous invite à consulter cet article qui recense les 10 plus hauts domaines de ski de fond des Alpes en France.
C’est également l’occasion d’explorer des petites pistes préservées, habituellement très à l’ombre et donc très froides en hiver. Du coup, en plein hiver, cela ne fait pas trop envie d’y aller. Mais à l’arrivée du printemps, cela peut être une sortie originale. Dans ma région du Valais, je peux citer les pépites méconnues de Plamproz ou de Pralong.
Cliquez ici pour découvrir, en Valais (Suisse)
– le centre de ski nordique de Pralong, 6 km au pied du barrage de la Grande-Dixence
– ou la petite boucle de Plamproz de 3 km, au charme unique et qui serpente à travers les mayens traditionnels, près de la grande station de ski de Verbier.
Stations à haute altitude accessibles par télécabine/téléphérique
Pour les amateurs de ski de fond à la recherche de conditions de neige garanties même au printemps, les pistes situées en haute altitude offrent une solution idéale, c’est à dire au delà de 2000 m. En Suisse, plusieurs stations proposent des pistes de ski de fond offrant une expérience unique dans des paysages incomparables. Le seul inconvénient est que pour y accéder, la télécabine ou le téléphérique est nécessaire. Cela rend donc la journée de ski bien plus onéreuse.
Par exemple, au-dessus de la piste de ski de fond alpin traverse le lac Daubensee et le plateau historique de la Gemmi, à 1936 m d’altitude.
Vous pouvez y accéder soit en partant de village de Loèche-les-Bains (Valais), soit de l’autre versant à Kandersteg situé dans l’Oberland Bernois (Berne). A noter que l’itinéraire en partant depuis Sunnbüel Kanderstag, est réservé plutôt aux bons skieurs en raison d’une descente un peu raide.
Je l’ai fait une fois en partant de Loèche-Les bains par très beau temps au printemps. C’est une sortie très agréable avec des paysages incomparables, cette sensation unique d’être entouré à 360 ° de neige pure et immaculée!
Toutes les infos ici sur le Lac Daubensee et la Gemmi depuis Loèche-les Bains en Valais (Suisse) ou Sunnbüel Kandersteg.
Vous avez un parcours similaire, mais plus court, au dessus de Crans-Montana (Valais): une piste de ski de fond de 5 km est aménagée à 3’000 mètres d’altitude, sur le glacier de la Plaine Morte. Vous pourrez y admirer un paysage grandiose avec une vue sur les plus beaux sommets des Alpes.
Enfin, pour terminer cette série, je vous cite pour le fun (car je n’y suis pas allée), la piste de ski de fond située sur le glacier de Tsanfleuron (Vaud- Suisse), à 3000 mètres d’altitude. Selon les informations du site Glacier 3000, elle est ouverte d’avril à décembre. Si vraiment vous êtes addict au ski de fond, vous saurez où aller pour skier sur la neige fraiche en plein été 🙂
Quelles sont les conditions de glisse du ski de fond au printemps ?
Vigilance et conduite à adopter face aux conditions printanières
Skier au printemps est bien différent de skier en hiver. Les conditions printanières sont variables et davantage imprévisibles. Cela demande un peu de vigilance. Ce qui change surtout, c’est la plus grande variabilité des conditions de glisse au sein d’un même parcours. Notamment s’il y a alternance de zones d’ombre (en forêts) et de zones découvertes, donc particulièrement exposées au soleil.
En effet, à l’ombre, vous allez affronter une piste marron presque couleur de terre. Il faut avoir l’œil sur les petits débris (branches, pommes de pin etc.), et les éviter car ceux-ci stoppent net le ski ! De même, évitez les zones de terre qui apparaissent. A l’inverse, au soleil, vous allez carrément patauger (au sens littéral) dans une neige fondante, fortement ramollie par le soleil. On dit alors que c’est la neige de « soupe » !
Il faut être vigilant également sur les petits cailloux qui affleurent sur les pistes. Ils ne sont pas toujours très visibles et risquent d’abîmer la semelle de vos skis si vous n’y prenez pas garde.
Vous l’avez compris, skier au printemps demande d’être moins exigeant sur les conditions de glisse , de slalomer et de savoir accepter l’état des pistes comme elles sont. N’hésitez pas toutefois à renoncer ou raccourcir une sortie, si les conditions s’avèrent vraiment dégradées. A mon sens, skier doit rester un plaisir.
La neige de printemps est-elle idéale pour apprendre le ski de fond?
L’argument généralement avancé en faveur de la neige molle, c’est que vous avez moins peur de tomber. De plus, comme la glisse est vraiment amoindrie, vous oserez davantage poser votre ski à plat, qui habituellement demande plus d’équilibre.
Lisez mon article « ameliorez-votre-equilibre-par-un-transfert-de-poids-efficace » pour comprendre l’ importance de poser votre ski à plat.
Personnellement, cette saison, j’ai profité ainsi de cette neige molle pour bien mémoriser le pas de 1, qui demande une grande précision dans la pose du ski à plat. Cela m’a aussi aidé pour améliorer la coordination entre bras et jambes. En effet, la neige molle, c’est comme si je glissais au ralenti 🙂
En revanche, au contrairement au ski alpin où la neige de printemps rassure les débutants, la neige molle n’est pas optimale pour apprendre le ski de fond.
En ski classique, souvent, les rails s’effritent voire s’effacent. Sans compter qu’on ressent réellement l’effet anti-recul (sous la semelle du ski) qui au final, se transforme complètement en frein ! Cela oblige à patiner et à pousser tant bien que mal sur les bras pour avancer. Dans ces conditions un peu laborieuses, le plaisir de glisse est fortement amoindri. Cela enlève beaucoup de charme au ski de fond. Ce serait vraiment dommage pour un novice qui découvrirait ce sport, de rester uniquement sur cette impression.
En skating, on avance certes plus facilement qu’en classique, en neige molle. Pour autant, si la piste est vraiment ramollie, cela demande plus d’énergie pour avancer, vu que le skieur ne bénéficie plus de la portance de la neige dure pour s’appuyer et se propulser.
C’est donc beaucoup plus engageant au niveau cardio, mais bon, dans ces instants, je me dis souvent (à regret) « c’est la dernière ou l’avant-dernière de la saison », je me fais une raison. Et puis, en fin de saison, j’ai aussi plus de tonus ! 🙂
Cela dit, il arrive un moment dans la journée, où irrémédiablement, vraiment on s’enfonce de partout, bâtons et skis, dans cette soupe !!! C’est le signe qu’il vaut mieux s’arrêter et passer à autre chose.
Mes 2 conseils pour optimiser sa glisse sur une neige de printemps
Conseil n°1 : Skier tôt le matin
Pour éviter cet effet de neige fondante et optimiser la glisse, mon premier conseil est fort simple : skier tôt le matin !
Comme le dit si bien l’adage populaire :
« Le jour appartient à ceux qui se lèvent tôt »
Cela signifie être sur la piste dès 9h (voire 8h30) pour skier jusqu’à 10h30/11h. Vous bénéficiez ainsi de la neige encore gelée de la nuit. Elle garde encore de la portance, nécessaire pour prendre appui avec les bâtons et vous propulser efficacement.
Soyez tout de même vigilant dans les transitions ombre/soleil : comme la vitesse de glisse est réellement différente, si vous n’anticipez pas, il y a risque de chute. La neige ramollie vous stoppe fortement dans votre élan (comme du sable quand on fait du VTT) alors que les zones à l’ombre peuvent être encore bien glacées le matin.
Conseil n°2: en skating, choisissez le bon fart
Autre conseil qui a son importance pour le skating : bien farter ses skis avant la sortie, et surtout avec le bon fart. C’est primordial. J’ai pu le constater moi même où par flemme, mon mari ou moi, n’avions pas farté nos skis après la dernière sortie. Et là, nous payons cher notre manque de courage, car vraiment, ça glisse beaucoup moins !
Il existe même différents farts à adapter selon la température de la neige et de l’air. Le fartage est tout un art, que je ne développe pas ici. En effet, rien que ce ce sujet mériterait un article entier!
A ce propos, si vous avez des questions particulières ou que vous souhaitez que j’approfondisse cette thématique du fartage, n’hésitez pas à me le faire savoir par le formulaire de contact 😉
En attendant, vous trouverez sur internet différents tutos pour effectuer le fartage vous même comme celui de GlissShop.
Vous habitez loin des montagnes? Profitez des bons plans du ski de fond en fin de saison
Le ski au printemps, c’est moins cher!
En ski de fond, contrairement au ski alpin, il n’y a en général pas de tarif spécifique « fin de saison ». Toutefois, le prix du forfait s’avère très bon marché en Suisse si on compare au ski alpin. Pour connaître le détail, lisez mon article sur le prix du forfait de ski de fond en suisse.
Si vous habitez loin des montagnes, c’est un bon plan de skier au printemps car vous pouvez bénéficier d’offres d’hébergements à tarif réduit par rapport à la pleine saison ! De plus, louer un logement sur place vous permettra de pouvoir skier tôt le matin, sans trop grignoter sur vos heures de sommeil 😉
Vous aurez toute l’après-midi pour vous reposer, faire une sieste au soleil ou explorer d’autres horizons. Bref passer de super vacances au top !
Le ski au printemps, moins de monde sur les pistes !
Les vacanciers traditionnels sont partis, et quant aux locaux, ils préfèrent souvent rester en terrasse ou cultiver leur jardin …
Combien de fois le 19 mars, qui est traditionnellement férié en Valais (St Joseph oblige), j’ai pu observer le peu de monde sur les pistes, alors que le temps est superbe! A dire vrai, la fin de saison attire moins de monde, laissant place aux réels passionnés de ski de fond. C’est l’occasion de profiter pleinement des pistes dans une atmosphère plus paisible et authentique.
Ceux-là skient par tout temps : quand le temps est glacial en décembre, ou quand le temps est printanier en avril.
C’est quoi l’adage déjà ?
Noël au
balconski de fond, Pâques autisonski de fond….
Oui, je crois bien que ça va devenir ma devise 😉
Skier en tee-shirt, bronzer, pique-niquer sur un rocher = une journée vivifiante en pleine nature
N’oubliez pas vos lunettes de soleil et votre crème solaire
Mettez vos lunettes de soleil, votre crème solaire indice 50 et troquez votre bonnet contre une casquette, car le soleil tape vraiment fort! En ski de fond, grâce à la réverbération des rayons du soleil sur la neige, vous bronzez autant qu’en ski alpin, mais sans avoir les traces du bronzage « masque de ski » !
Quand le soleil est fort et la neige décidément trop molle, c’est l’heure de sortir votre casse-croûte, votre thé vert-menthe aux agrumes et de vous prélasser sous le soleil. A cette époque, comme les alentours de la piste se dégarnissent vite, il est facile de trouver un gros rocher sec pour poser vos miches. Vous pourrez ainsi faire une pause gourmande et lézarder au soleil en mode farniente. Prenez ainsi votre dose de vitamine D, et faites le plein de soleil pour embellir joliment votre teint.
La température agréable vous permet de profiter pleinement de ces instants et de s’habiller léger. Même si vous avez bien transpiré, vous ne craindrez pas de rester immobile, ce qui est impossible en plein hiver sans enfiler une doudoune.
Pause slow et contemplative : Renouez profondément avec la nature
Cette neige fondante et molle incite à laisser de côté la performance et à vous reconnecter à la nature qui s’éveille. Je vous invite fortement dans ces moments de vous laisser aller à une pause contemplative et méditative.
Faites appel à vos 5 sens :
– Écoutez les pépiements des oiseaux, le clapotement de l’eau du ruisseau
– observez les bourgeons éclore et les premiers insectes voler,
– respirez à pleins poumons l’air pur des mélèzes et humez l’odeur de la mousse humide qui se réchauffe,
– sentez sur votre peau la douce chaleur des rayons de soleil
– touchez la neige et laissez la se transformer en eau.
Bref, laissez vous imprégner par cette atmosphère de quiétude et prenez le temps de vous ressourcer pleinement, loin du stress et de la pollution
Voilà, malgré ma préférence pour l’hiver, vous avez compris pourquoi j’aime aussi le ski de fond au printemps. C’est une expérience unique, entre plaisir, challenges et communion avec la nature.
De plus, les dernières sorties au printemps sont toujours empreintes d’un brin de nostalgie, car je me dis: « oh, c’est déjà presque fini ». En ski de fond, on sait quand on commence la saison, mais on n’est jamais sûr que ce soit la dernière sortie. Du coup, j’apprécie encore davantage la saveur de ces instants de glisse! C’est également l’occasion d’exprimer ma gratitude envers l’univers de m’avoir permis de vivre ces moments fabuleux tout au long de l’hiver..
Que vous soyez débutant ou passionné, cette saison vous réserve des moments inoubliables sur les pistes. Alors, n’attendez plus, chaussez vos skis et vivez l’aventure du ski de fond au printemps !
Et dites moi en commentaire si vous aimez faire du ski de fond au printemps et ce qui vous plait particulièrement 🙂
Merci pour ton article. Le ski de fond en polo et le pique nique sur un rocher, c’est vraiment génial !
N’est ce pas ?! 🙂
Haaaa le ski de fond, voilà qui me rappelle mon enfance 😉 Originaire du Québec, j’ai grandi avec la luge, le ski de fond et le patin à glace sur les lacs gelés de Montréal !!
Oh, j’adorerai faire du ski de fond au Québec, ça doit être magnifique là-bas !
Merci pour ton article qui met à mal les préjugés sur le ski de fond au printemps. Cet article est une petite pépite grâce à tous les conseils judicieux que tu prodigue pour skier en toute sécurité à cette période de l’année.
Merci beaucoup pour ce retour positif ! 🙂